Les articles de Pierre G. Harmant
Anno Lucis 1839 (1/3)
L'histoire de la photographie en anecdotes
de Pierre-G. Harmant, archiviste de la Société Française de Photographie
I
Le "nouvel art", la photographie a une histoire trop récente pense-t-on pour donner lieu à des développements qui seraient autre chose que l'histoire avec ses énumérations d'évènements et de dates, de noms de personnages et de procédés. Aussi, après les travaux qui ont été faits dans ce domaine par nos grands devanciers, quels qu'aient été les oublis, les lacunes ou même les partis pris, avons-nous pensé à prendre en considération ce que d'aucuns désigneraient sous le terme de "petite histoire".
Les récits légendaires, les traditions orales, mais aussi l'envers du grand décor de l'histoire fournissent toujours des lueurs nouvelles sur des faits qui sont rapportés d'un historien à l'autre par copies successives de la même source.
Dans la suite de récits que nous allons essayer de présenter, nous nous sommes efforcés de tendre une oreille différemment sensibilisée à des faits auxquels il semble qu'on n'ait pas apporté une suffisante attention, mais en les rattachant toujours à des éléments contrôlables, à des pièces à conviction déposées en un lieu quelconque. Il ne s'agira donc pas nécessairement d'un enchaînement chronologique des faits que d'autres ont su bien mieux détailler, mais de découper des tranches de vie, saisies dans la vie intime des principaux acteurs de cette grande aventure qu'est la photographie, ou dans celle de ses prolongements naturels, la cinématographie ou les procédés de reproduction.
Toujours, nous donnerons donc les sources des information surprenantes, merveilleuses ou amusantes, en espérant que ce mode de présentation, tout en intéressant le lecteur, lui permettra de mieux fixer les évènements et les personnages que l'exposé froid et didactique d'une encyclopédie, nécessairement figée dans le passé.
Pierre-G. Harmant
Dessin héliographique
Il y eut, voici un peu plus de 120 ans, à l'occasion d'une séance ordinaire de l'Académie des sciences, à Paris, ce que l'on peut appeler une véritable explosion... En ce lundi 7 janvier 1839, Arago, l'astronome et politicien en renom, révélait à a ses collègues qu'un Français était parvenu à fixer de façon permanente, les images qui se forment dans la chambre obscure, et que son secret serait incessamment divulgué 1.
Cette déclaration extraordinaire eut, s'il faut en croire la presse périodique de cette époque, un retentissement considérable. L'émotion fut grande, non seulement dans les milieux artistiques et savants, mais encore au sein du public, qui concevait obscurément tout l'intérêt de cette découverte. En effet, tout se passait comme si, brusquement, un vieux rêve devenait réalité : il serait donc possible d'enregistrer le moment qui passe, rapporter les souvenirs visuels de lointains voyages, dresser la carte du ciel et bien d'autres choses encore, tout ce à quoi pensaient les dessinateurs et ceux qui font profession de ne jamais rien avancer qui ne soit scrupuleusement conforme à la réalité.
Personne, aujourd'hui, ne conteste plus à la France le privilège d'avoir vu naître sur son sol cet "art nouveau", comme on disait à l'époque, cet auxiliaire merveilleux des sciences et des arts modernes, mais si l'on ne songe pas à mettre d'autres noms avant Nicéphore Niépce et Louis-Jacques-Mandé Daguerre, nombreux furent les historiens qui, chacun dans leur pays, cherchèrent, dans les archives du passé, les noms de ceux de leur compatriotes qui pourraient prendre une petite place à l'ombre des créateurs de la photographie.
Or (c'est là une particularité de cette année 1839), il se produisit un évènement probablement unique dans l'histoire d'une découverte : on vit surgir du néant, dès après la publication de la communication d'Arago, une foule nombreuse de chercheurs qui affirmaient, sincèrement, avoir résolu le même problème : celui de fixer les images de la chambre obscure... On risque d'être submergé, à la lecture des journaux de l'époque (et seulement datés de 1839), par la masse de nouvelles en provenance de partout. Certes, comme on dit, "l'idée était dans l'air" et nous allons voir que les solutions apportées étaient parfois originales.
Fin de la notice écrite par Nicéphore Niépce à Kew, lors de son séjour en Angleterre, dans l'espoir de le voir présenté aux milieux savants, publié dans le "Photographic News" du 23 mai 1884.
Je me suis donc amusé à relever dans la littérature quotidienne, aussi bien que dans les publications savantes, les noms de tous ceux qui désiraient présenter leur solution et qui, tous, prétendaient évidemment être des devanciers de Daguerre. Ceci m'a conduit à faire la petite statistique suivante : auraient titre d'inventeurs de la photographie dès 1839 vingt quatre personnes, qui se répartissent ainsi : sept Français : Niépce, Bayard, Daguerre, J.-B. Dumas, Desmarets, Vérignon, Lassaigne ; six Anglais : Talbot, le Rév. J.-B. Reade, Herschel, Fyfe, Mungo Ponton (à cette liste, pour l'Angleterre, il faudrait peut-être ajouter un mystérieux prêtre qui se cache sous l'anonymat de Clericus) ; six Allemands : Steinheil, Kobell, Breyer, Hoffmeister, von Wunsch, Liepmann ; un Américain : Samuel F.-B. Morse ; un Espagnol : Zapetti ; un Norvégien : Winther ; un Suisse : Gerber et enfin, un Brésilien : Hercules Florence.
C'est beaucoup pour une seule découverte, en si peu de temps ! Mais force nous est de reconnaître que chacun avait de bonnes raisons de se croire parvenu à résoudre le problème.
Etat des choses au début de janvier 1839
Avant de donner à chacun la place qui lui revient, il convient de préciser que bien peu de gens, même parmi ceux que l'on appelle savants, se doutaient que le problème avait été résolu déjà, ou bien alors, ils avaient oublié les travaux de Nicéphore Niépce. En 1827, en effet, Niépce avait pensé intéresser les membres de la Royal Society de Londres avec quelques planches métalliques gravées, avec quelques dessins curieux obtenus par la seule action de la lumière sur certains vernis. Ce procédé, que son inventeur désignait sous le terme d'"héliographie" n'était pas assez complètement explicité dans le Mémoire qui accompagnait ses échantillons, et la docte assemblée anglaise refusa d'en prendre connaissance. toutefois, Niépce laissa entre les mains de son hôte anglais, le botaniste Francis Bauer, membre lui-même de la Royal Society, les fruits de son travail, puis s'en retourna en France. Plus de dix ans s'écoulèrent, mais tout fut oublié... ou presque.
Pamphlet publié par Daguerre à une date indéterminée (mais avant la divulgation faite par Arago en janvier 1839). Ce texte qui a été découvert par Gabriel Cromer se trouve actuellement dans les collections de la George Eastman House, voir Image, mars 1959, p. 33.
En France, un certain Daguerre, beaucoup plus connu alors comme peintre-décorateur et directeur du Diorama de Paris, qui savait enchanter les foules par l'habileté de ses tableaux, s'associa par contrat avec Niépce en 1829 2. Il prit connaissance alors de ses secrets et s'attacha immédiatement à résoudre le difficile problème que son partenaire croyait encore très incomplètement élucidé. Malheureusement, Niépce mourut en 1833, et Daguerre, resté seul, se trouva orienté (par le seul et bienfaisant hasard, selon lui) vers l'exploitation de deux remarques étranges : la photosensibilité de l'iodure d'argent et l'apparition de l'image latente sous l'influence des vapeurs de mercure. Le rapprochement de ces deux constatations devait conduire au procédé que l'on nomme, après lui, la daguerréotypie.
Garda-t-il son invention pour lui ? Pas tout à fait. Si son nouvel associé, le fils de Nicéphore Niépce, Isidore, n'eut jamais complètement connaissance de la technique employée, Daguerre crut bon d'en parler à plusieurs reprises, une première fois dans le "Journal des Artistes" 3 du 27 septembre 1835, à mots couverts, puis plus nettement, en fin 1838, dans une sorte de prospectus publicitaire 4. Il s'offrait à révéler le secret lorsqu'une souscription aurait amené les fonds en quantité suffisante, mais, méfiante, l'épargne française ne répondit pas et s'en désintéressa 5.
Sentant très tôt que cet appel au porte-monnaie français courrait à l'échec, Daguerre misa sur un autre tableau : celui de la science. Il devait réussir au-delà peut-être de ses espérances, en trouvant comme porte-parole le plus bouillant, le plus enthousiaste des académiciens, Dominique-François-Jean Arago, qui présentait l'avantage d'être député des Pyrénées Orientales. Mais un autre savant, collègue d'Arago, me semble être bien au courant de la solution daguerrienne : Jean-Baptiste Dumas, et nous verrons ce qu'il est permis d'en penser.
On ne songeait pas à contester, après le coup de tonnerre du 7 janvier 1839, la compétence du savant : il assurait, sans rien révéler, que Daguerre était parvenu à la solution ; personne ne douta donc de la réalité du fait, qu'il ait pu être abusé par quelque tour d'optique amusante, et que les produits ne correspondissent pas à ce qu'il annonçait. On crut donc Arago, d'autant plus volontiers que chacun pensait à ce que le rêve devint une réalité prochaine, sans bien savoir ni pourquoi, ni surtout, comment. De plus, comme rien n'était dit des méthodes utilisées, que seul le résultat était décrit, dans toutes les langues civilisées, la fièvre gagna tout l'univers...
Extrait des recherches de Schulze sur les sels d'argent. Le texte coché en marge a été traduit en français, comme paraissant l'élément le plus caractéristique.
(...) et je couvris la plus grande partie du verre avec des corps opaques, laissant une petite partie accessible à la lumière. J'écrivis de la sorte plusieurs fois des mots ou des phrases entières sur papier et après les avoir soigneusement découpés avec un couteau tranchant dans les parties encrées, je collai le papier, perforé de cette manière, sur le verre au moyen de cire. Avant longtemps, les rayons du soleil sur la face qui touchait le verre à travers les ouvertures, dans le papier, écrivaient les mots et les phrases si précisément et distinctement sur le sédiment de craie que bien des gens curieux de ces matières, mais ignorants de la nature des expériences, étaient amenés à en attribuer le résultat à toutes sortes d'artifices (...)
Des noms nouveaux furent avancés, ici et là, soit par simple désir de se mettre en valeur, soit pour des raisons beaucoup plus valables, qui prétendirent à une antériorité sinon encore à une supériorité. Il faut donc voir, dans la déclaration d'Arago, comme un coup de fouet, comme un stimulant qui poussèrent les indécis, les timides à se faire connaître, alors même que leurs produits ne pouvaient, à beaucoup près, être considérés comme parfaits.
Les conditions de la divulgation par Daguerre de son procédé dépendaient de l'achat par le Gouvernement français, donc d'un accord des Chambres. cette circonstance devait retarder jusqu'au 19 août 1839 la publication des détails indispensables pour la mise en oeuvre de la méthode daguerrienne. Or, en attendant, les inventeurs cités plus haut s'agitaient... sans parler de ceux qui ont pu être oubliés dans la liste.
Il est tout à fait normal, pour une invention de l'importance de la photographie, que chaque peuple cherche, parmi ses grands hommes, ceux qui pourraient partager la gloire d'avoir pu conduire au succès définitif. Mais il ne faudrait pas tomber dans ce qui me semble être l'erreur de J.-M. Eder, et confondre, comme il le fait dans sa remarquable "Geschichte der Photographie", photochimie et photographie. Ceci, pour éliminer tous ceux qui, à une époque quelconque, purent constater les effets de la lumière sur un corps, par modifications de son aspect physique ou de ses propriétés chimiques. Il semble donc difficile d'admettre que l'expérience du Dr Schulze (après avoir pris la peine d'en lire l'exposé en latin 6), comme autre chose qu'un essai de physique amusante.
On peut penser qu'il ne saurait y avoir photographie qu'après enregistrement permanent (raisonnablement parlant, bien entendu) d'images obtenues par action d'un rayonnement particulier. Donc, pour aussi intéressantes qu'elles soient, il faut aussi éliminer les expériences de Tom Wedgwood et de Davy, puisque ces auteurs ne savaient pas fixer leurs résultats 7, et, pour la même raison, les silhouettes du physicien Charles 8.
Première page du mémoire de Davy relatant les expériences de Thomas Wedgwood.
Beaucoup de gens ont cru voir des prémonitions sensationnelles dans les textes anciens : ceux-là ont pu être trahis par leur enthousiasme, et ne semblent pas avoir apporté toute la rigueur objective qui s'impose, dans leurs commentaires : Tiphaigne de la Roche 9 pas plus que Fénelon 10 n'ont inventé la photographie, pas plus que Cyrano de Bergerac, sur un autre plan, ne saurait être considéré comme un précurseur du magnétophone et [ajouté sur son exemplaire par PGH, note du webmaster] et des voyages interplanétaires. Il convient de ne pas confondre la description d'un rêve avec sa réalisation matérielle.
Antonio Cello 11 n'a rien découvert dans ce domaine , et Gonord n'a pas utilisé l'agrandissement photographique en 1819. Le premier s'est contenté de décrire, et le second, contrairement à ce que l'on peut lire chez tous les historiens de la photographie, n'a pas emporté son secret dans la tombe : il se trouve exposé dans un brevet français, du 18 juillet 1818.
Alléon Duval 12 n'a pas découvert les verres photosensibles en 1765, et Gaumé 13 n'a sans doute pas songé à la photographie en utilisant un procédé de décoloration par la lumière en 1827... Je conçois que cette manière de voir peut ébranler le culte des idoles, mais il faut d'abord redonner à ceux qui le méritent leur véritable titre de gloire, celui d'avoir offert en concurrence au procédé de Daguerre, le résultat de leurs propres travaux.
Un point reste obscur pour beaucoup d'historiens : qui était l'inconnu qui, un jour de 1826, vint présenter à l'opticien Chevalier, des images positives sur papier ? Dans un ouvrage consacré à la mémoire de son père, Arthur Chevalier rapporte le fait ; 14 il décrit avec précision les vues qui passèrent sous ses yeux et indique que "le pauvre jeune homme" qui s'était présenté, lui remit un flacon de la "liqueur" qu'il utilisait, pour lui permettre de faire des essais. On pourrait facilement admettre une légende supplémentaire sur la photographie si je n'avais eu la surprise de découvrir un jour, dans les papiers légués à la Société Française de Photographie par Hippolyte Bayard, des vues, obtenues par plusieurs méthodes, qui correspondent étrangement aux descriptions de Chevalier. Ceci n'est pas tout : M. le maire de Breteuil-sur-Noye (dans l'Oise), qui habite la maison natale de Bayard, a bien voulu me communiquer une lettre émanant d'un descendant de Bayard, assurant que l'inconnu était bien lui, mais que la rencontre aurait eu lieu en 1830...15 Bayard n'en a jamais parlé, et Chevalier, qui connaissait Bayard, s'est tu sur ce point, sans que l'on en connaisse la raison. Personne, à par Hubert 16, ne se manifesta de façon spectaculaire (avant 1839).
Relation par Chevalier de sa rencontre avec l'inventeur inconnu.
Les noms nouveaux
On a pu lire la liste des inventeurs qui se sont fait connaître en 1839, et il peut être intéressant de les rassembler par ordre chronologique :
- 20 janvier : Bayard (iodure d'argent)
- 25 janvier : H.-F. Talbot (chlorure d'argent)
- 26 janvier : Sir William Herschel (fixage à l'hyposulfite de sodium, carbonate d'argent)
- 1er février : Steinheil et Kobell (sels d'argent)
- 2 février : Gerber (sels d'argent)
- 11 février : Desmarets (sels d'argent)
- 24 février : Vérignon (iodure d'argent)
- 2 mars : Friederike Wilhelmine von Wunsch (sels d'argent)
- 9 mars : Révérend J.-B. Reade (chlorure d'argent)
- 9 mars : Samuel F.-B. Morse (sels d'argent)
- 8 avril : Lassaigne (iodure d'argent)
- 9 avril : Breyer (procédé réflectographique)
- 17 avril : Fyfe (phosphate d'argent)
- 25 mai : Mungo Ponton (sels de chrome)
- Août : Hans Thoger Winther (sels d'argent)
Portait d'Hippolyte Bayard, probablement par lui-même, exécuté après 1863. Collection de la Société Française de Photographie.
Et, pour essayer d'être complet 17, sans hélas pouvoir donner de précisions sur la technique adoptée par eux, il faut mentionner les noms de l'Allemand Liepmann, d'un autre Allemand Hoffmeister, de l'Espagnol Zapetti et du Brésilien Florence (ce dernier cité sans autre précision par M.-B. Nogueira 18 dans son Almanaque Portuguès de Fotografia 1958 p. 77). enfin, certains auteurs ont voulu comprendre dans cette liste les noms de K.-W. Draper et de Karl-Emil Schafthäutl, mais les sources sont incertaines 19/20.
J'ai voulu en ajouter un autre qui, pourtant, n'a rien publié, qui s'est tu ou n'a rien voulu faire qui permit de supposer qu'il ait pris une part quelconque à la découverte du nouvel art, et que je sens constamment présent, tout près de Daguerre : un chimiste dont le nom a déjà été évoqué : Jean-Baptiste Dumas.
Après avoir lu la biographie qui lui est consacrée par son petit-fil, le général Dumas (et dont on peut trouver copie dactylographiée à la Réserve des imprimés de la Bibliothèque Nationale à Paris 21), ainsi que par le rapprochement d'autres textes 22, on arrive peu à peu à la conception que Dumas a insufflé à Daguerre les connaissances indispensables qui lui faisaient défaut. Il l'"aida", pour ne pouvoir dire plus, ainsi que le précise le général Dumas, "matériellement et scientifiquement". Il lui l'indiqua, à titre de conseil, d'employer l'hyposulfite de sodium, découvert par Herschel en 1819, comme solvant des sels d'argent, pour stabiliser plus complètement ses images 23. Avant de pouvoir laisser à chacun la part qui lui revient, il faut dire que les participations ont été fort inégales. L'histoire a jugé, mais là n'est pas le point important, pour la seule raison que le seul juge était Arago. Objectivement, il est permis de grouper les noms précédents en trois catégories selon que les faits révélés en 1839 étaient déjà connus, qu'ils constituaient des solutions fraîches ou qu'ils orientaient vers des techniques différentes.
Négatif sur papier réalisé par H. Bayard et qui constitue un thème que l'on retrouve souvent dans ses expériences. Elle existe au milieu de ses tout premiers essais, mais elle est, de nos jours si abîmée que sa reproduction est devenue impossible. Collections de la Société Française de Photographie.
- 1. Compte rendu de l'Académie des sciences, 1er sem. 1839, pp. 4-7. ▲
- 2. Le contrat fut signé le 14 décembre 1829, et Niépce y joignit une notice exposant les méthodes qu'il employait pour réaliser ses images, notice que est datée du 5 décembre. ▲
- 3. Voir le "Journal des Artistes" du 27 septembre 1835. Cette date est postérieure à celle de la signature du Contrat additionnel avec Isidore Niépce (9 mai 1835). ▲
- 4. Ce "prospectus", probablemet unique, a été retrouvé par Gabriel Cromer. Il est actuellement conservé à la George Eastman House et le texte en a été publié dans le Bull. Soc. Fse Photog., mars 1935, pp. 70-72 et fac-similé dans "Image", mars 1959, pp. 33-34; ▲
- 5. Voir la lettre de Daguerre à I. Niépce du 2 janvier 1839, conservée dans les archives de l'Académie des sciences d'U.R.S.S. et publiée dans "Dokumentii po istorii izobreteniia Forografii", 1949, document N° 152 : "Enfin j'ai vu M. Arago (...) ainsi que j'ai pu m'en convaincre par moi-même depuis que je fais voir mes épreuves, la souscription ne se remplirait pas (...). Ce mot souscription choque tout le monde." ▲
- 6. La phrase qui m'apparaît essentielle dans le texte de Schulze est la suivante : "Vitrum pro maxima sui parte opacis corporibus obtegerem, relicta exigua portione quae liberum luci assessum permitteret. Sic non rara nomina vel integras sententias chartae inscripsis et atramento notatas partes scalpello acuto caute exscidi, et sic sententias sedimento cretaceo tam accurate et distincte inscriberent ut multis curiosis, experimenti autem nesciis, ad nescio quod artificium rem hanc referendi occasionem subinde dederim", publiée dans les "Acta physicomedica, Academiae Caesareae Leopoldina Carolina", 1727, p. 528 sq. ▲
- 7. "Tom Wedgwood", par R.-B. Lichtfield, Londres, 1903, "Journals of the Royal Institution", vol. 1, juin 1802, pp. 170 à 174. La note rédigée par Davy se termine ainsi : "Nothing but a method of preventing the unshaded parts of the delineation from being colored by exposure to the day is wanting, to render the process as useful as it is elegant." ▲
- 8. "Tom Wedgwood", par R.-B. Lichtfield, Londres, 1903. Appendice B et "Le Rayon Bleu" du 15 janvier 1869. ▲
- 9. Tiphaigne de la Roche : "Giphantie", La Haye (1761) d'après l'exemplaire de la Bibl. Nat. Paris. ▲
- 10. Fénelon : "Un voyage supposé", fable de 1690. ▲
- 11. A. Cellio : "Descrizione di un nuovo modo di trasnportare qual sia figura disegnata in carta, medianti i raggi solari." Roma, 1686. ▲
- 12. Alléon Duval : "Mélanges d'Histoire naturelle", 1765. ▲
- 13. Gaumé, dans le Bull. Soc. Fse Photog. 1881, p. 58, a décrit son procédé par décoloration. ▲
- 14. Arthur Chevalier : "Etude sur la vie et les travaux scientifiques de Charles Chevalier." Paris, 1862. Voir pp. 143-144. ▲
- 15. Le manuscrit encore inédit est actuellement la propriété de M. Monnet, maire de Breteuil-sur-Noye (Oise). On lit : "... En 1830 (...) il s'était présenté timidement chez les frères Chevalier, les célèbres opticiens parisiens et demandait le prix d'une chambre noire d'un nouveau modèle, et il montra aux frères Chevalier une vue des toits de Paris qui n'était ni un dessin, ni une peinture, fixée avec un liquide brun. Il se retira sans faire connaître ni sa profession ni son adresse." ▲
- 16. Il n'est pas sans intérêt de rappeler ici une note insérée dans le "Journal des Artistes", due à la plume d'un certain Hubert, le 11 septembre 1836. Il écrit que, lancé dans une série de recherches depuis sept ou huit ans, dont il avait parlé à plusieurs amis, il avait constaté la difficulté de prendre des vues à la chambre obscure ; lui aussi avait donc découvert un procédé pour réaliser les plus parfaits des portraits. Il est étrange qu'Hubert, lui non plus ne dévoila jamais rien, au moins d'après les sources que j'ai déjà consultées. On sait très peu de choses sur lui, sinon qu'il fut un daguerréotypiste de tout premier plan. Il faut ajouter qu'il devait mourir très tôt, en 1840, et ne put mêler sa voix à la controverse entre Niépce fils et Daguerre. Hubert fait donc remonter ses propres essais à 1828. Ceci nous rapproche de la date donnée par Chevalier. ▲
- 17. Dans cette liste, Henry-Fox Talbot est cité, évidemment, mais ne sera pas étudié plus amplement par la suite : son apport ne souffrant aucune discussion. Il doit être placé sur le même plan que Niépce et Daguerre. ▲
- 18. M. Nogueira donne cette simple phrase, sans autre référence : "Em 1833 no Brasil (Sao Paulo) Hércules Florence obtém as suas primeiras imagens fotograficas sobre chapa metàlica, mas tamben naô as consigue fixar perfeitamente, o mesmo a contencendo a Lipman (Berlin) e Breyer (Liège)." ▲
- 19. Il semble difficile d'inclure Draper dans cette liste, mais il est permis de penser qu'il fut l'un des tout premiers qui aient pratiqué la photographie aux Etast-Unis ? Quant à Schafthäutl, Erich Stenger précise : "Auch andere, so Z. B. der Deutsche Dr. Karl Emil Schafthäutl (1803-1890), arbeiteten in ähnlicher Weise, ohne daß diese Verfahren Bedeutung erlangen." (Siegeszug der Photographie, p. 13.) ▲
- 20. Enfin certains auteurs ont cité les noms de Petzhold et de Enzmann parmi ceux qui ont préconisé des méthodes photographiques en 1839. ▲
- 21. Général J.-B. Dumas, ouvrage dactylographié conservé à la Bibl. Nat. Paris (Rés. Fol. Ln. 27.80325, pp. 105-106). ▲
- 22. Pierre-G. Harmant : "Document inédit pour servir à l'histoire du daguerréotype", Feuille d'inform. Soc. Fse Photog., nov./déc. 1958. ▲
- 23. Voir à ce propos : "Gelehrte Anzeigen" du 3 juillet 1839, p. 16. ▲