Les articles de Pierre G. Harmant
Anno Lucis 1839 (2/3)
L'histoire de la photographie en anecdotes
de Pierre-G. Harmant, archiviste de la Société Française de Photographie
II. Redécouverte de faits connus
Note en portugais sur Hercules Florence, extraite du "Boletin de Grupo Câmera", Nos 16-17. On y lit : "Le 15 août 1832, il conçut l'idée de fixer les images de la chambre obscure." Le manuscrit cité ajoute qu'il obtint des négatifs et qu'il inventa le mot "Photographie".
"Lorsqu'on nous parla pour la première fois des produits de M. Daguerre, déclare l'académicien Turpin, nous eûmes peine à y croire, et nous eussions repoussé cette nouvelle comme une fable inventée à plaisir si des hommes supérieurs et très capables, qui avaient vu, ne nous avaient assuré le fait" 24. Cette simple citation pourrait donner à penser que personne, même dans les milieux savants, n'était informé de ce qui s'était déjà fait, et il arriva que l'on redécouvrit, comme on dit, la recette des oeufs durs...
Parmi ces infortunés de la chance, ou, pour être plus exact, ceux qui passèrent à côté du véritable succès, se trouve une femme, une Allemande, peintre comme Daguerre (ce qui est une caractéristique des inventeurs de 1839 et de la photographie en général), et nous commencerons par elle cette revue de détail. Friederike-Wilhelmine von Wunsch a été redécouverte par Erich Stenger 25, en dépouillant les archives secrètes du Ministère des relation extérieures prussien à Berlin. Cette femme peintre était fixée à Paris depuis fort longtemps et, bien qu'ayant oublié la langue de ses aïeux, elle pensa offrir sa trouvaille à la Prusse, contre récompense.
A la lecture des documents publiés par Stenger, on comprend qu'elle désirait suivre la voie officielle, en passant par l'ambassadeur à Paris, von Arnim, le 2 mars au plus tard. A cette date, pour qui a suivi de près la lecture des journaux, le procédé de Talbot était déjà connu, par les lettres lues par J.-B. Biot à l'Académie des sciences, par exemple, et publiées dans les "Comptes rendus de l'Académie des sciences" 26. For honnêtement, l'ambassadeur crut de son devoir d'informer son supérieur, le ministre von Werther. La lecture du "Mémoire" non plus que celle d'un "Communiqué à la presse" 27 ne nous renseignent pas sur la méthode utilisée, puisque cette dame inventeur revendique simplement "un procédé permettant de portraiturer en grandeur nature aussi bien qu'en petit, tant il est rapide, et, au contraire des résultats obtenus par Talbot et Daguerre, colorier en tonalités vraies, sous l'influence de la lumière, soit sous celle du feu." 28 Programme séduisant qui méritait d'être présenté à S. M. le roi de Prusse. Hélas ! Pour une raison encore inconnue, la réponse en devait jamais parvenir à l'auteur de cette découverte. Quatre années plus tard, le célèbre Alexander von Humboldt (membre de l'Académie française de sciences), qui suivait les progrès du nouvel art auprès de son ami Arago, reçut une lettre de la dame von Wunsch, qui donna lieu à un échange de correspondance avec les autorités compétentes. Von Humboldt rechercha ce qui avait pu se passer, apprit qu'un Mémoire s'était perdu. Quant à nous, rien de permet plus d'en savoir plus. S'il est exact, comme elle l'assure, qu'elle avait amélioré le procédé de Daguerre (ou celui de Talbot, ce qui prouve déjà une certaine confusion), au point de permettre la prise de vues en couleur et en instantané, il ne saurait faire de doute que, malgré le silence des représentants de sa patrie, elle eut pu en parler en d'autres lieux. Et si tel était vraiment le cas, on imagine mal que l'Etat prussien n'eut pas insisté immédiatement pour revendiquer une découverte spécifique et pour en publier les résultats. Donc, il semble peu téméraire, dans ce cas, de conclure avec Stenger, "que l'Allemagne ne pourra pas s'honorer d'avoir participé, avec elle, à la découverte de la photographie".
C'est à une semblable conclusion que nous sommes conduits, avec un certain Liepmann, dont la seule chose que j'aie pu retrouver (d'après une note passée dans la presse périodique) est qu'il était israélite et peintre, mais je n'ai pu savoir comment il se servait de sa méthode et jusqu'à plus ample informé, nous le laisserons dans l'ombre. Même remarque pour le Brésilien Hercules Florence, dont M. Nogueira nous a signalé l'existence dans son "Almanaque Portuguès de Fotografia, 1958". Cet auteur nous dit qu'en 1833, à Sao Paulo, Hercules Florence aurait réalisé des images sur plaques métalliques, mais, faute d'avoir su les fixer parfaitement, dut abandonner ses recherches 29.
Le ton sarcastique de K. de Roth 30 semble ramener à sa juste valeur la participation d'un prêtre allemand, Hoffmeister (de Nordhausen) à la découverte de la photographie. Malgré ce qu'il est permis de lire dans "l'Allgemeiner Anzeiger der Deutschen" (1833), cet auteur n'a rien fait d'autre que d'exprimer son rêve, celui que partageaient de nombreux contemporains : l'enregistrement des images de la chambre noire et la multiplication des résultats 31. Sa description n'a aucun caractère scientifique, et il avait confondu comme beaucoup d'autres le désir et la réalité.
Extrait d'un article de Roth sur le "procédé Hoffmeister" (Photographisches Archiv 1863). Reproduction du texte de l'"Allgemeiner Anzeiger der Deutschen".
Un semblable destin est réservé, vraisemblablement, à deux personnages venant d'Espagne et de Norvège.
"Photo-Revue" du 17 mai 1903 32, nous rapporte qu'on lit dans le "Madrid Cientifico", sous la plume de Francesco Alcantara, qu'un peintre du nom de José Ramos Zapetti avait obtenu certains résultats avec une chambre noire. "Il pouvait se passer à présent d'un modèle ou d'un mannequin, et il allait faire profiter tout le monde de sa découverte, et plus spécialement les artistes, ses compagnons..." Comme preuve de ce qu'il avançait, Zapetti montra un jour, avec un plaisir extrême, une figure et une partie de son atelier, se détachant en traits sombres, sur une brillante lame de cuivre. Deux années après, l'invention de Daguerre était rendue publique.
L'évènement s'était produit à Saragosse, et, pour autant que j'en sois informé, personne n'a encore eu la curiosité de vérifier s'il ne subsistait pas trace de cette "découverte". Zapetti mourut peu après sa démonstration, il est vrai, mais le rapprochement des moyens utilisés pour obtenir des images selon les méthodes de Zapetti et de Daguerre est pour le moins surprenant à faire. S'agit-il d'une mystification de la part d'un artiste particulièrement doué ou invention ? Nous en sommes réduits aux suppositions.
Le cas de Hans Thoger Winther est déjà infiniment plus sérieux. On apprenait récemment 33 que celui-ci avait peut-être découvert la photographie sur papier, au cours de l'été de 1839. J'ai effectivement pu découvrir un ouvrage daté de 1845, dont il est l'auteur, et dont une traduction allemande parut simultanément à Leipzig et à Hambourg la même année 1845. Le premier paragraphe s'intitule "Préparation d'épreuves positives directes sur papier, inventé en été 1839" 34.
Le 28 juin 1840, le "Morgenbladet" 35 publiait un article dans lequel Winther affirmait avoir obtenu, avant la divulgation du 19 août, des résultats consignés dans une déclaration écrite sur la préparation des positifs directs. Or, chose affreuse pour les Norvégiens, ce document a disparu, et l'archiviste Ström, qui rapporte cette histoire 36, a cru utile de le rappeler afin de susciter de nouvelles recherches. Tout ce que nous savons est que Winther correspondait avec les sommités scientifiques de son temps : Berzélius, Oersted et Moser. Disons donc, avec M. Ström que si Winther n'est peut-être pas l'inventeur de la photographie, il fut au moins le premier à obtenir des images sur papier en Norvège...
Extraits du journal de laboratoire de Herschel. (Reproduction aimablement autorisée par le Musée Kodak Ltd., Londres.)
Avec les professeurs Karl-August von Steinheil et Franz von Kobell, nous abordons enfin un terrain beaucoup plus stable. Nous les connaissons mieux, et chacun sait que Steinheil s'est fait un nom prestigieux dans le domaine de l'optique photographique. Ce n'est toutefois pas à ce titre qu'il est cité ici.
Alors même que le procédé de Henry-Fox Talbot était sur le point d'être publié par la Royal Society de Londres 37, on pouvait lire dans la presse allemande un article prometteur sur les résultats obtenus par les deux professeurs 38. La méthode fut effectivement présentée devant l'Académie bavaroise des sciences, le 13 avril, mais la publication en fut différée jusqu'au 3 juillet.
<¨>On précipitait à la surface d'un bon papier (anglais) du chlorure d'argent par double décomposition et exposait, encore humide, sous une gravure, pendant cinq minutes la lumière du soleil. On fixait à l'ammoniaque. Les expériences à la chambre obscure avaient conduit ces expérimentateurs à exposer pendant des heures, en maintenant le papier constamment humide. Ce qui est capital pourtant, c'est qu'on lit que le négatif ainsi obtenu peut permettre de replacer les ombres et les lumières à leur place respective, en utilisant le "négatif" comme objet et s'en servir avec un nouveau papier préparé de façon analogue. C'est donc quelque chose de tout à fait familier et nous y trouvons la description du procédé de tirage que va bientôt utiliser Talbot...39
Il est indiscutable que, sous cette forme, le procédé ne saurait se comparer au daguerréotype, et c'est tout simplement par découragement que les essais de ces auteurs en restèrent à ce point. Pourtant, je voudrais souligner que l'on peut trouver dans une lettre de Nicéphore Niépce, en date du 16 mai 1816, une pratique identique 40. Si l'antériorité est évidente, il est juste de faire remarquer que cette lettre est restée inédite jusqu'en 1867, date de la parution de l'ouvrage de Fouque.
Steinheil et Kobell, en Allemagne, et Talbot en Angleterre avaient donc travaillé dans la même direction sans se connaître. Ils devaient suivre des routes bien différentes , et Kobell, moins connu que Steinheil, n'en est pas moins l'inventeur d'un procédé de galvanographie que l'on utilise encore de temps à autre.
Portrait de Sir W. J. Herschel par Julia Margaret Cameron. (Document aimablement prêté par la George Eastman House, Rochester, USA.)
En Suisse, une controverse acerbe s'éleva entre deux journaux de Berne. Le "Schweizer Beobachter" annonçait dès le 2 février 41, par la plume d'un inventeur, un procédé qui n'avait rien à envier (disait-il modestement), à celui de Daguerre, et qu'il avait pu faire constater la réalité du fait dans les milieux savants depuis quelques années.
Cet inventeur était Friedrich Gerber, professeur à l'Ecole supérieure de Berne, et il avait redécouvert le moyen d'utiliser les sels d'argent pour copier des sujets d'opacité variable. Comme on ne saurait être mieux servi que par soi-même, il profita de l'émotion soulevée partout pour parler de lui-même, de ses anciens travaux, dans les meilleurs termes possibles.
Mais il trouva un contradicteur anonyme, qui l'attaqua dans "Allgemeine Schweizer Anzeiger", dès le 16 février, révélant que Gerber pouvait bien avoir comme prédécesseur dans "l'art nouveau" un certain Nips (sic) 42. Ce fait est prodigieusement intéressant, bien peu de gens devaient se souvenir de Niépce : les journaux français en avaient encore si peu parlé... Qui était donc ce contradicteur anonyme si bien informé ? Il faut en effet signaler au passage que la première mention publique des travaux de Niépce sur la photographie se trouve dans la lettre de Francis Bauer à la "Literary Gazette" du 27 février, et qu'il fallait avoir beaucoup d'astuce pour deviner ce que l'on sait du texte publié dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences du 7 janvier...43
L'ironie, qui se dégage de l'article anonyme, amena une réponse de l'inventeur, dès le 23 février 44, en des termes assez peu fréquents sous la plume d'un professeur d'Ecole supérieure mais qui nous permet de comprendre que ses dessins étaient des décalques de plumes d'oiseaux et des agrandissements au microscope solaire. On peut donc se demander où se trouvait l'invention, puisque Talbot avait ainsi débuté ses travaux et nous allons voir qu'un autre anglais, le Rév. J.-B. Reade avait également utilisé le microscope solaire et le chlorure d'argent pour ses travaux en 1837... En tout cas, je n'ai pu trouver la façon dont les images de Gerber se trouvaient stabilisées contre l'action ultérieure des rayons solaires. Comme bien d'autres, il comprit, après le 19 août que sa technique n'avait rien de commun avec celle de Daguerre, et le professeur Friedrich Gerber resta vétérinaire à Berne, où il mourut le 18 février 1872. Il ne reparla jamais plus, publiquement, de se prétentions.
Portrait du chimiste J.-B. Dumas
Encore un personnage anonyme qu'il faut citer, mais sans pouvoir aller plus loin, est celui qui signe Clericus, une lettre adressée au "Times" du 21 février 1839 45 :
(trad.) "Messieurs, Ayant lu dans un journal la semaine passée qu'un Allemand avait trouvé le secret de M. Daguerre, je fus si impressionné par ce témoignage de la possibilité de saisir une ombre, que je passai en revue le peu que je connaissais sur la lumière, les couleurs et la chimie ; le jour suivant, le 13 écoulé, je pris un morceau de papier à écrire, que je préparai hâtivement, le je plaçai derrière l'objectif de ma chambre obscure, fabriquée dans l'enthousiasme du moment, et j'obtins un résultat satisfaisant, pour ce qui intéresse les arbres placés devant ma maison, mais non pour les parties agitées par le vent. Depuis lors j'ai obtenu, avec des améliorations progressives, plusieurs paysages qui pourraient être dénommés très opportunément "lucigraphies". Je vous mentionne mes humbles efforts comme corroborant la réalité et la praticabilité de la belle découverte de M. Daguerre ; et je peux facilement concevoir que, dans un temps très court, le bagage du voyageur ne sera pas complet sans un moyen très portatif de produire une lucigraphie à volonté. Clericus, Welney Wisbeach, 18, Fév. 1839".
Portrait du Révérend J.-B. Reade. (Document aimablement prêté par la George Eastman House, Rochester, USA.)
Il y a très peu de chances pour que ce "Clericus" soit le Rév. J.-B. Reade, comme l'idée en vient à l'esprit : l'adresse donnée doit en faire abandonner le rapprochement. En outre, Clericus ne donne pas le moyen de fixer ses images, mais son témoignage est précieux, parce qu'il prouve, à mon sens, qu'un esprit ouvert aux choses de la science pouvait, en réfléchissant un peu, suivre la même route que les inventeurs eux-mêmes. Voilà qui explique le silence ultérieur de tous ceux qui se sont manifestés et qui reconnurent honnêtement, non pas voir fait fausse route, mais être arrivés au but trop tard...
C'est dans cet état d'esprit que devait se trouver Samuel F.-B. Morse, lorsqu'il écrivait à son frère (directeur du "New York Observer") le 9 mars les lignes suivantes 46 :
(trad.) : "Tu as sans doute entendu parler du Daguerrotipe (sic) ainsi appelé d'après son inventeur M. Daguerre. C'est l'une des plus belles découvertes de ce temps. Je ne sais s'il te souvient de quelques expériences que j'ai faites à New Haven, il y a quelques années, lorsque mon atelier de peinture était proche de celui du professeur Silliman, expériences pour m'assurer qu'il était possible de fixer l'image de la chambre obscure. Je fus à même d'obtenir divers degrés d'ombres sur papier trempé dans une solution de nitrate d'argent, par le moyen de différents degrés de lumière : mais, après avoir trouvé que la lumière donnait de l'ombre et l'ombre de la clarté, je supposai que la production d'une image vraie était impraticable et j'abandonnai les essais. M. Daguerre a réalisé cette idée de la plus exquise manière..."
J'ai voulu citer ce texte, au risque de paraître trop long, pour montrer qu'au moins l'un des inventeurs de 1839 avait eu le courage de reconnaître que ses propres essais, d'un intérêt certain, n'avaient pu conduire à la réalisation du rêve de tous. Morse a reconnu, dans sa correspondance privée, ce que les autres pensaient sans doute dans le silence de leur chambre... Il faut dire aussi que l'écueil pour tous était le même : comment faire pour stabiliser les images ? Et il faut bien ajouter que, comme personne (ou presque ) ne connaissait encore la méthode de Daguerre 47, chacun était persuadé avoir retrouvé la sienne, en répétant les expériences de l'Allemand Schulze, du Français Charles, des Anglais Wedgwood et Davy... L'ignorance des travaux parallèles, la méfiance réciproque, la politique du secret, ont conduit les personnalités que nous avons passées rapidement en revue à s'engager sur des voies déblayées pourtant depuis le moyen âge. Le problème n'était pas d'obtenir l'image, mais de la conserver, et l'on reste confondu que personne n'ait songé à faire usage de la solution que donnait pourtant si clairement Sir Herschel dans "l'Edinburgh Philosophical Journal", 1819 p. 8 sq ; p. 396 sq et 1820, p. 154 : l'emploi de l'hyposulfite de sodium.
Extrait d'une lettre de J.-B. Reade, d'après une traduction publiée dans "La Lumière", à l'occasion du procès Talbot contre Laroche.
Extrait du rapport de Raoul-Rochette, publié dans le "Moniteur" de 13 novembre 1839.
Si besoin était, ce simple exposé montrerait que, pour qu'il y ait invention, il est nécessaire d'interpréter ou de rapprocher les faits déjà connus et d'en tirer des conséquences nouvelles. Faute de l'avoir fait, les inventeurs cités doivent, non pas être écartés de la liste, mais simplement mis en marge, parce que la solution qu'ils proposaient était incomplète, donc inexploitable, en regard des réalisations qui feront l'objet de la section suivante.
- 24. Cette opinion d'un académicien semble assez curieuse, à moins qu'il n'ait jamais eu connaissance des informations de la presse périodique. En effet, Daguerre avait permis la publication dans le "Journal des Artistes" de ses résultats ; il avait publié un manifeste et surtout la "Gazette de France" y faisait allusion dès le 6 janvier 1839. ▲
- 25. Voir Erich Stenger : "Photogr. Korr." 1929, pp. 285-286, d'après les documents conservés alors aux Preussischen Geheim Staatsarchiv à Berlin. ▲
- 26. Comptes rendus Ac. Sc. des 11 et 25 février 1839, pp. 207 et 302. ▲
- 27. Publiés par Stenger (voir note 25). Le document porte la date du 2 mars 1839. ▲
- 28. "Die Ergebnisse unserer Landsmännin entstehen derartig schnell, daß sie zum Portraitieren verwendet werden können, selbst bei dem unruhigsten Gesischtsausdruck, von natürlicher Größe bis zu den kleinsten Darstellungen. Und endlich: im Gegensatz zu den Ergebnissen der Herren Talbot und Daguerre sind diejenigen der Dame in wahren Tönen der verschiedenen Gegenstände koloriert." ▲
- 29. Se reporter au texte en portugais, note 18. ▲
- 30. Voir K. de Roth : "Hat ein deutscher Pfarrer die Photographie erfunden ? " Photogr. Archiv, 1863, pp. 53-57. ▲
- 31. "Schweitzer Beobachter", de Berne, du 26 février 1839, N° 25, p. 100. ▲
- 32. "Les Origines de la photographie." Paris, Mendel, p. 25; d'après les Mémoires de Vincente Poléro ; et Eder's Jahrbuch für Photographie 1905, p. 242 ; Photogr. Rundschau, 1905, p. 95 ; Photo-Chronik, 1905, p. 205. ▲
- 33. "Norsk Fotografisk Tidskrift", N° 9/1958, p. 148 ; Rolf-A. Ström, "Volund", 1958, pp. 143-147, avec 2 ill. ▲
- 34. "Anviisning til pas trende forkjellige veie at frembringe og fastholde lysbilleder paa papir." Christiania, 1845 ; "Anweisung, auf drei verschiedenen Wegen Lichtbilder hervorzubringen und festzuhalten." Hamburg, Herold, Leipzig, Kummer, 1845. ▲
- 35. Voir également le "Morgenbladet" du 4 octobre 1839, qui publiait un article de Winther daté du 15 septembre, révélant qu'il avait obtenu des images positives directes. ▲
- 36. Volund 1958 (Norsk Technisk Museum aorbok) a inséré deux illustrations extraites de l'ouvrage de 1845. ▲
- 37. Son "2e article" est daté du 21 février 1839, mais la méthode générale en avait été présentée devant la Royal Society dès le 30 janvier. L'exposé en allemand parut fin mars 1839 dans le Dingler's Polytechnisches Journal, t. 71, p. 468 sq. ▲
- 38. La première mention que j'en ai trouvé remonte au 1er février 1839 dans l'"Allgemeiner Anzeiger der Deutschen", mais on peut consulter encore les "Gelehrte Anzeigen", herausgegeben von Mitgliedern de K. Bayer. Akad. der Wissenschaften, N° 132, du 3 juillet 1839 (Séance du 13 avril) entre autres publications savantes. Voir encore Stenger : "Aus der Frühgeschichte der Photographie" (chap. III). ▲
- 39. (...) "Um Licht und Schatten auf den rechten Platz zu bringen, werden die erhaltenen Bilder weiter als Objekte für die Camera obscura genommen, in Rahmen gefaßt und mit Sonnenlicht beleuchtet. Zu bemerken ist jedoch, daß die Helligkeitsunterschiede in der Copie nothwendig geringer ausfallen, als in der ursprünglichen Zeichnung, was die Brauchbarkeit diese Methode beschränkt." ▲
- 40. Fouque : "La vérité sur l'invention de la photographie", p. 78, on lit : "Je croyais comme toi, mon cher ami, qu'en mettant dans la boîte optique une épreuve bien marquée sur un papier teint d'une couleur fugace, ou recouvert de la substance que j'emploie, l'image viendrait se peindre sur ce papier avec ses couleurs naturelles ; puisque les parties noires de l'épreuve étant plus opaques intercepteraient plus ou moins le passage des rayons lumineux, mais il n'y a eu aucun effet de produit. Il est à présumer que l'action de la lumière n'est point assez forte ; que le papier que j'emploie est trop épais ou, qu'étant trop couvert, il offre un obstacle insurmontable au passage du fluide, car j'applique jusqu'à si couches de blanc." ▲
- 41. N° 15 du 2 février 1839, p. 57. Les personnes auxquelles Gerber avait parlé de son procédé sont citées : les frères Volmar, le lithographe Wagner, le "Docent" Marti et Carl Vogt, mais malheureusement tout le monde ne publie pas ses "Mémoires"... ▲
- 42. Dès le 9 février 1839, on pouvait lire cette phrase pour le moins surprenante dans l'"Allgemeine Schweizer Zeitung (N° 18, p. 71) : "Erst als Daguerres Ruf europäisch geworden sucht Herr Gerber ihm den Ruhm der Entdeckung zu entreißen." Dans le même journal, à la date du 16 février (N° 21, p. 82), le contradicteur, dont il serait pourtant précieux de connaître l'identité, nous révèle que Gerber s'était simplement livré à la reproduction en "photogrammes" de plumes d'oiseau ("auch schienen die Federn nicht in verkleinertem Maßstabe, sondern in Lebensgröße dargestellt"). Enfin, "daß, weder Her Gerber noch Herr Daguerre, sondern der Engländer Young schon im Jahre 1812 oder 1814 und nach ihm der Franzose Nips (sic) jene Kunst erfunden haben." ▲
- 43. "L'invention de M. Daguerre est le fruit d'un travail assidu de plusieurs années pendant lesquelles il eut pour collaborateur son ami feu M. Niépce, de Chalons (sic)-sur-Saône." C'est ainsi qu'Arago, "daguerrisé", écrit l'histoire primitive de la photographie. ▲
- 44. Voir dans le "Schweizer Beobachter" (N° 24, p. 96) cette phrase : "Dem Publikum erkläre ich hiermit, daß ich unbedingt auf alle Ansprüche von Priorität der Erfindung Verzicht leiste, insofern das Verfahren derjenigen, welche vor 25 Jahren sich mit der neuen Kunst beschäftigt haben, das meinige ist, sonst allerdings nur in Bezug auf das Problem, nicht aber auf das Mittel seiner Lösung, daß ich aber ohne den geringsten Wink von irgend einem Menschen die Erfindung gemacht habe. Ob ich endlich der Einzige bin, der schon vor Jahren, auf dasselbe Prinzip gegründet, vergrößerte Bilder mikroskopischer Gegenstände mittels des Sonnenmikroskops erhalten hat - steht zu erwarten, bisher hat sonst Niemand von dieser folgenreichen Anwendung des Prinzips gesprochen, und Arago würde gewiß dessen erwähnt haben, wenn Daguerre auch nur einen Wink darüber gegeben hätte." ▲
- 45. Extrait du "Times" du 21 février 1839 : "Reading in a newspaper last week that a German had found out M. Daguerre's secret, I was so impressed with that testimony to the possibility of seizing a shadow, that I thought over all the little I knew of light, colours and chemistry; the next day, the 13st inst., I took a piece of writing paper, hastily prepared by myself, placed it behind the lens of a camera obscura made on the spur of the moment, and obtained a satisfactory result, for the trees in front of my house were produced, but not the parts agitated by the wind. Since that, I have obtained progressively improving, several landscapes, which may be called most appositely "lucigraphes". I mention this my humble effort as corroborative of the rality or feasibility of Mr. Daguerre's beautiful discovery ; and I can readily conceive that in a very short time the traveller's portmanteau will to be complete without the very portable means of producing a lucigraph at pleasure." Clericus. (Welney, Wisbeach, Febr. 18.) S'il fallait insister encore, cette lettre montrerait que les premiers photographes furent réellement des passionnés de science. ▲
- 46. Lettre de Samuel-F.-B. Morse du 9 mars 1839 à son frère. Elle ne fut publiée dans le "New York Observer" que le 20 avril. ▲
- 47. Il ne semble pas que Daguerre, très jaloux de sa méthode en ait parlé même à son propre associé Isidore Niépce, s'il faut en croire ce qui nous est parvenu de sa correspondance, mais Arago au moins avait été initié et avait déjà pu réaliser des images daguerriennes dès le début de cette année 1839. Par contre, de très nombreux visiteurs de marque purent constater la réalité de l'invention sans être admis à partager la méthode de leur auteur. ▲